Bête noire : une saison 2 forte en émotions, dès le 3 avril
C’est le mercredi 3 avril que l’excellente série dramatique Bête noire fera son grand retour à Séries Plus! Afin de bien vous préparer à vivre une tonne d’émotions, de bouleversements et de surprises, on a profité du visionnement de presse pour discuter avec Sophie Cadieux, qui reprend son rôle de la psychiatre Éliane Sirois, ainsi qu’avec Charlotte Aubin et Mickaël Gouin, qui campent des parents se retrouvant au cœur d’un effroyable drame familial.
Rapide coup d’œil sur l’intrigue qui vous hantera, le temps de six épisodes : Pascale (Charlotte Aubin), une mère de 35 ans, vient d’empoisonner ses deux enfants. Madeleine, 7 ans, s’en tire, mais son petit frère Henri, 4 ans, succombe. Nouvellement séparée de son mari Jean-Philippe (Mickaël Gouin), Pascale aurait-elle voulu tuer leurs enfants par vengeance? La psychiatre Éliane Sirois (Sophie Cadieux) cherche à comprendre ce qui s’est réellement passé dans la tête de cette mère de famille…
Un rôle dans un projet comme celui-ci peut-il changer la perception qu’on se fait de certaines situations, de certains drames?
Mickaël Gouin : Assurément. Ce que je trouve beau, de cette histoire – de comment elle est écrite –, c’est que personne n’a raison et personne n’a tort. Chacun agit selon ce qu’il pense être le mieux. C’est ça, l’humain. Donc oui, ç’a complètement changé ma façon de juger les gens, puis d’avoir un point de de vue sur des gestes qui, au premier degré, me mèneraient à ne pas me poser de questions, à condamner immédiatement.
Sophie Cadieux : Je pense que la saison 1 m’a vraiment ouvert les yeux sur l’entrefilet, le fait divers… La complexité dans un monde où, présentement, on fonctionne aux statuts, aux opinions, aux états émotifs premiers. C’est un travail de fond que propose Bête noire, avec des analyses qui naviguent en zones troubles et qui nous mènent à nous questionner sur nos principes, nos conceptions… Parfois, il y a des fils qui se touchent, il y a des fils qui se coupent. Il n’y a pas une seule bonne réponse et c’est ce que j’aime de la série Bête noire.
Charlotte Aubin : Pour des raisons personnelles, c’est un sujet qui me touchait déjà énormément… Afin de pouvoir interpréter mon personnage avec le plus de nuances possibles et essayer de comprendre Pascale, j’ai effectué des recherches plus académiques. J’ai eu besoin de comprendre, rationnellement, ce qui se passait dans la tête des gens qui font des psychoses, pour pouvoir le jouer, émotivement.
Selon vous, à quel point est-ce important d’aborder des sujets difficiles qui poussent à réflexion, au petit écran, dans la société actuelle?
S. C. : Il n’y a pas une morale à sortir de Bête noire, mais on doit faire attention à ne pas polariser, à mettre les gens dans des cases. Entrer dans l’intimité d’une famille qui vit ce genre de déchirement, de solitude, de ne pas avoir eu les ressources pour parler… Je pense que ça peut être bénéfique pour dire qu’il y a des drapeaux qui ont peut-être été levés avant, mais que les gens n’ont pas eu le réflexe d’aller au-devant.
C. A. : C’est une tragédie vécue à travers les yeux de tous les personnages et au bout du compte, ils réalisent qu’ils sont ensemble là-dedans. Ils n’ont pas le choix, ils sont unis par ça. Ce n’est pas le méchant, le gentil, la folle, la victime! On est vraiment dans un autre genre de langage et ça fait du bien, ce style de série.
M. G. : La culture, c’est le rayonnement de qui on est, comme individu. J’ai l’impression que des séries comme celles-ci, quand on ose les montrer et les faire vivre, ça peut faire réfléchir toute une nation. Oui, la télé c’est pour divertir, mais c’est aussi fait pour projeter une image de ce qu’on est comme peuple. J’avoue donc être heureux que ce genre de projet, comme Bête noire, existe. C’est nécessaire et je remercie les diffuseurs de le faire, que j’y tienne un rôle ou pas! (rires)
Nommez une grande force de votre personnage que vous trouvez personnellement inspirante…
M. G. : Quelle question, j’adore! La plus grande force de Jean-Philippe… J’irais avec cette loyauté; cette espèce de force brute de ne pas casser. Le mot d’ordre, pour ce personnage, c’était beaucoup de rester fort pour sa famille, malgré le fait qu’il a envie de s’effondrer, de s’écrouler, de flancher, de mal agir… Il décide de rester fort, principalement pour sa petite fille.
S. C. : Je dirais l’empathie. Éliane a confiance en la complexité de l’humain. Elle a cette capacité à voir au-delà des premiers réflexes et des apparences. J’aime qu’Éliane travaille les zones grises! On voit qu’elle n’est pas toujours super à l’aise avec les gens, mais elle a une profonde empathie.
C. A. : Oh, c’est difficile avec ce personnage! En voyant les six épisodes de la saison 2, je dirais que Pascale est une personne très droite; elle a énormément de résilience. Ça, j’ai trouvé ça très inspirant, de mon personnage. J’ai l’impression que c’est fondamentalement une bonne mère, mais qu’elle a dérogé de ses valeurs en raison de sa santé mentale.
Racontez-nous un de vos souvenirs marquants du tournage.
S. C. : Les scènes avec Charlotte dans la chambre de l’hôpital étaient vraiment des moments « hors temps ». J’avais l’impression que nous étions connectées une à l’autre, dans ce petit espace. Un beau rapport d’entraide. J’ai l’impression que nous nous sommes abandonnées ensemble, dans ces moments, et j’en garde un très doux souvenir.
M. G. : J’avais de grosses journées de tournage dans des zones lourdes avec Agathe Ledoux, qui campe ma fille, Madeleine. Une fois, lors d’une scène émotive, elle ne savait pas que j’irais à ce point dans l’émotivité… Elle ne s’y attendait pas et j’ai vu son regard s’illuminer de cette charge émotive. À la fin de la scène, elle avait les yeux pleins d’eau. C’était beau parce qu’on est devenus super proches, elle et moi.
C. A. : Je dirais la cohésion d’équipe, en général. La dernière journée, il faisait super beau. On avait braillé toute la journée à l’intérieur. À la fin du tournage, on est sortis et on a pris un verre. On a réussi à célébrer ensemble, malgré tout le drame qu’on avait porté depuis trois mois. C’est comme si quelque chose avait explosé à l’intérieur de nous et que là, on avait le droit de retourner à la lumière!
Ne manquez pas la saison 2 de Bête noire le mercredi 21 h, dès le 3 avril à Séries Plus.
PHOTOS : ANNE-MARIE LOBBE